Chers amis, chers lecteurs, je vous souhaite une bonne année 2020 à tous! (Fin janvier, c'est un peu limite, mais il n'est pas encore trop tard, n'est ce pas?)
Pour ma part, je débute cette nouvelle année assez difficilement. Je préviens à l'avance que cet article risque d'être plus personnel qu'à la normale et quelque peu morose. Mais il fallait que je vous donne des nouvelles, vu que je n'ai pas eu la motivation de poster ce genre de chose sur les réseaux sociaux. Mieux vaut parfois rester dans le cercle serein des blogs où je me sens plus à l'aise...
Dans le dernier article rétrospectif 2019, je vous avais déjà averti de mon état de santé. Aujourd'hui, je suis toujours en congé forcé et traverse une période assez effrayante. Je me bat contre une maladie auto-immune, affectant le sang et les ganglions. Cela va faire depuis novembre que ma vie a pris un tout nouveau tournant. Et je n'ai pas pu reprendre mes pinceaux depuis plus d'un mois.
Bien entendu, l'atelier et la boutique en ligne sont toujours fermés, le temps que je reprenne des forces. Pour le moment, je suis sous cortisone en attendant de savoir si des séances de chimiothérapie seraient vraiment nécessaires en février. (Voilà-voilà, tout est dit...) En tout cas, j'ai bon espoir que ma santé s'améliore d'ici peu avec ce nouveau traitement. Je vois déjà de jolis progrès depuis quelques jours. Il y a beaucoup de positifs : je ne fais plus de malaises et les seuls douleurs que je ressens désormais, ne sont plus que des douleurs musculaires.
J'ai quand même du mal à poursuivre mes activités quotidiennes. Mais c'est surtout la pratique de la musique et de la peinture qui me manque le plus.
Ce début de semaine, je me suis réinstallée à mon bureau et ai doucement recommencé à esquisser quelques idées. (ça faisait quand même un mois et demi que je n'avais plus tenu de crayon!) J'ai préparé mon dessin au graphite et à l'encre. Ma main gauche est souvent tremblante, ankylosée et douloureuse. Du coup, j'ai un peu peiné à terminer l'encrage. (Je suis gauchère... quel hasard...)
Mais au fur et à mesure où je crayonne et que je me concentre sur le dessin, j'oublie très vite mes petits maux et tracas. L'art est un précieux remède... C'est magique !
J'ai quand même attendu le lendemain pour commencer la partie peinture, histoire de ne pas trop forcer.
C'est comme un rituel, pour chaque dessin je comble systématiquement le blanc de ma feuille par une base jaune primaire, en lavis très dilué. Mais pour me défaire de cette habituelle lumière chaude, j'ai ici choisi des tons pourpres et rosés dans ma palette de couleurs :
J'aurai voulu travailler des couleurs plus claires et plus douces, comme sur le brouillon ci-dessus, mais la sensibilité de ma main a beaucoup changé depuis décembre, et sans vouloir faire de vilains jeux de mots, j'ai désormais la main lourde avec la peinture. J'éprouve quelques difficultés à doser l'aquarelle, qui est une technique qui demande particulièrement de la minutie. Les couleurs seront donc plus pop et plus intenses qu'à l'habitude. Mais tant pis, ma sensibilité finira par revenir au bout d'un moment. Et au fond, je ne suis pas vraiment contre ce changement.
J'ai déposé un grossier mélange de pourpre hélios, de magenta et de rouge carmin directement sur la feuille, sans trop travailler les couleurs au préalable sur la palette en céramique. D'ailleurs, c'est drôle, la texture est de ce fait un peu plus recouvrante malgré l'absence d'une première base au lavis. On dirait presque de l'encre acrylique plutôt que de l'aquarelle :
Je crois bien que c'est la toute première fois que je me sens aussi "proche" d'une aquarelle que je réalise.
Souvent, j'ai pour habitude de me détacher de mes propres illustrations : lorsque je peins, je ne pense plus à moi. Tout d'abord, mon esprit se focalise sur la recherche des couleurs. J'adore les étirer et les travailler dans la palette ou dans les bocaux en verre. C'est la partie la plus amusante. On se sent comme un petit alchimiste ! Puis quand vient le travail sur l'ouvrage, j'imagine un autre monde et l'histoire des personnages ou des sujets que je reproduis.
Un professeur d'art m'avait dit un jour qu'un artiste se reproduit toujours lui-même, inconsciemment ou non. Je détestais cette idée que je trouvais un peu narcissique. J'ai d'ailleurs toujours eu horreur de réaliser des autoportraits pour mes études, même si je reconnais qu'à l'inverse, j'apprécie beaucoup l'analyse de cet exercice chez les autres artistes.
Ici, même s'il ne s'agit aucunement d'un autoportrait, je peux quand même aisément comprendre ce que ressent mon personnage. Elle me reflète un peu... Je partage sa même volonté de se relever, sa douleur, son besoin de se raccrocher à quelque chose... Je ne voulais pas non plus la représenter éffrayée ou désespérée (idée bien trop pessimiste). En dessinant ses yeux et ses sourcils, j'ai tenté de faire ressortir un sentiment plus déterminé. Ai-je réussi ?
Il doit s'agir du dessin le plus personnel que j'ai du réaliser depuis "Les montagne de glaces".
Puis, comme ma main a finalement décidé de refaire des siennes et a recommencé ses tremblements, j'ai bien failli gâcher l'illustration. J'ai arrêté mes bêtises au pinceau avant qu'une réelle catastrophe ne se produise et ai terminé les ombrages de mon dessin avec des crayons de couleurs qui offrent un peu plus de stabilité. C'est rassurant de savoir que si j'ai du mal à manier correctement les pinceaux aujourd'hui, il existe toujours d'autres médiums alternatifs pour créer.
L'espoir peut aussi fleurir là où on ne l'attend pas...
Un peu d'optimisme et de douceur pour boucler cette peinture :
Ne jamais se laisser abattre... Ne pas se laisser submerger par l'angoisse...
Le meilleur moyen pour vaincre une maladie (et même si certains termes médicaux peuvent effrayer et faire remonter à la surface des souvenirs douloureux), c'est de l'ignorer et de poursuivre sa vie comme si ne rien n'était, tant qu'on peut. Et puis, on essaye de s'adapter.
Allez, arrêtons le mélodrame! Je me sens extrêmement chanceuse de recevoir autant d'amour, de soutient et d'être aussi bien choyée au quotidien. Mon entourage est formidable. Je ne suis vraiment pas à plaindre !
L'illustration est enfin terminée. Voici le résultat final :
Je suis à la fois contente et surprise d'avoir réussi à l'achever aussi rapidement. L'intensité des couleurs me surprend un peu. Mais même si le résultat est différent de ce à quoi je souhaitais, c'est très encourageant. Et quoiqu'il advienne, je continuerai de pratiquer l'art traditionnel, même si mes créations seront désormais plus lentes à achever.
J'ignore quand je pourrais ré-ouvrir l'atelier et la boutique en ligne. Et pour ce qui en est du tatouage _ puisque beaucoup m'ont posée la question : Non, je n'ai toujours pas pu achever le bras de mon mari. Avec mes soucis musculaires, il serait vraiment périlleux de dessiner avec le dermographe en ce moment. Ces petites machines pèsent quand même leur poids. Oxymoz est un cobaye très patient, mais je pense qu'il y a une limite! 😅 L'apprentissage du tattoo est donc en stand-by également, et je pensais plutôt demander à des amis-artistes de confiance de terminer sa manchette pour cet été. Un dessin inachevé dans un endroit aussi apparent me frustre un peu. Mais monsieur semble préférer attendre... Nous verrons donc.
Plus important : dès que cela sera possible, je réaménagerai plutôt mon atelier en priorité. Cela me tient particulièrement très à cœur : mon bureau est dans un sale état et j'ai besoin de faire du gros tri dans mes stocks. J'essayerai d'ailleurs d'écrire un article là-dessus.
Une bouffée d'air frais et de changement...
J'espère que je reprendrais quand même mon activité professionnelle d'ici peu : je suis toujours faible mais je me sens déjà sur la douce voie de la guérison. En tout cas je suis en meilleure forme qu'il y a quelques semaines. Et le moral remonte petit à petit. 😊 Mais en attendant un regain de force plus radical, vous comprendrez que je conserve précieusement mon énergie pour mon fils et mes proches.
J'ai aussi particulièrement hâte que le printemps repointe le bout de son nez, de recommencer les chinages en brocantes, et de refaire de longues escapades en forêt avec mon bout de chou. Il marche depuis l'été dernier et adore découvrir tout ce qui l'entoure. Le voir s'émerveiller pour les choses simples de la vie et de la nature me comble d'un bien-être indescriptible. Son innocence est un véritable baume pour le coeur.
Et la marche est également un excellent remède pour le corps et l'esprit.
Souvenir d'une belle balade en Auvergne auprès d'étonnants êtres sinieux, hiver 2019.
Prenez soin de vous (et continuez de créer!),
Amitiés,
Paontaure
Les ballades, emmitouflée dans un gros manteau Le chocolat chaud Le gros câlin du matin avec mon fils et mon chat La lecture d'articles sur des endroits insolites : les randonnées via le blog d'Auriane qui raconte ses ascensions dans les montagnes, et également le blog de Violette qui nous montre ses superbes photographies d'urbex. Celui de Psyché qui nous fait découvrir manoirs et autres fantastiques demeures. Les diverses escapades de Black Pulpy (récemment à Edimburg). La découverte d'un Chartres médiéval via MissPandora (ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas écrit ce genre d'article...) Les patates chaudes au beurre salé Les cailles farcies de ma maman Mes amis et ma famille, ultra présente pour moi Gojira Les vieux albums de Dimmu Borgir Brunuhville Me maquiller le matin La routine makeup étonnante de Juno Birch (and she's stunning!) Me réfugier dans les blogs personnels, créatifs et ultra réconfortants de La lune mauve, de Mlle Aartus et celui de Amzer Loued Découvrir les interviews d'incroyables artistes dans le magazine Hey! Magazine Me détacher des réseaux sociaux Le nouveau jeu de fig' Zombicide Invaders Les parties loufoques de Warhammer Warcry avec les copains Partager une crêpe au Nutella avec mon mari La tisane de Noël Les séances de reiki Les exercices de relaxation Projeter le réaménagement de l'atelier Redécouvrir des vieux albums photos Les clémentines et les citrons verts